J’écoute mes podcasts en retard. Je les garde comme des réserves de bon goût pour ces moments long et mous : quand le temps s’éternise dans la salle d’attente du médecin ou quand le commerçant sur la marché veut me parler de la météo. Je lance une émission et hop, je suis ailleurs.
Et il y a quelques jours, dans mon oreille, le studio 404 cite Renaison. Et là, je bloque. Parce que, oui, j’habite Renaison. Et je bosse de chez moi.
Je regarde par la fenêtre, je vois une vieille passer. Je tourne de nouveau la tête pour revenir face à mon écran et je vois les lignes de c++ s’aligner et mon slack clignoter. Je réponds rapidement à mon contact outre-atlantique mais je suis toujours bloqué. Ces deux mondes -celui du dehors façon Bouse-sur-Vache- et celui de mon bureau de “remote-working with the silicon valley” ne doivent jamais se rencontrer. Ce sont deux logiques opposées, matière et anti-matière. Comme dans le film*, on ne croise pas les flux, bordel !
Je regarde de nouveau la vieille, j’ai le temps, elle avance len-te-ment. Avant il en avait une autre qui passait souvent par là, Elle était aussi méchante que Carmen Cru mais elle est morte. Celle-là a l’air moins terrible mais grosso modo, c’est le même modèle. Quelque fois je me dis qu’elles sont cultivées en cave, façon Alien ou Matrix.
Finalement, je respire à fond une dizaine de fois pour me calmer, je stoppe le podcast, relance Spotify, et me plonge de nouveau dans Visual Studio. Je fais faire comme si de rien n’était et oublier tout ça.
La journée se passe mais au milieu de la nuit, mon cerveau saturé de code, sans doute pour se venger, fait naître une idée contre-nature. Et si la solution, comme dans le film, ce ne serait pas justement de croiser les flux ?
C’est quoi cette idée ? Faire venir le studio 404 à Renaison. Amener la fine fleur du numérique au milieu de nulle-part. Et voir le feu d’artifice que cela provoque. Et, au passage, rendre un hommage à Hunter S. Thompson et Orwell.
Alors, évidemment, Qualiter peut trouver des excuses pour ne pas le faire. Chercher des obstacles comme le manque de matériel ou la distance, mais ce ne serait que des prétextes pour rester dans sa zone de confort. Un coup de train et hop ! En plus, anomalie parmi d’autres, il y a un studio d’enregistrement sur la commune. Je vous offre la bouffe et le couchage. Avec tout ça, ne pas venir ce serait vraiment se débiner.
Pensez-y...
Venez apprendre Tinder à nos grabataires. Voir DAZ faire compétition de bonhomie avec les fermiers du coin. Ecouter Fibre-Tigre faire l’analyse du game-design du Loto-Bouse (véridique). Observer la maîtrise de Cissou42 dans son habitat naturel. Connaître l’histoire tragique -grandeur et décadence- du DataCenter du coin. Et évidemment, partir à la chasse des 2 gars de Renaison sur Periscope (évaluation non contractuelle).
Je suis sûr que ce dépaysement nourrirait une très bonne émission. Possiblement en public, car je n’imagine pas les fous, pardon, le public de Qualiter, louper cet événement inhabituel. Il est à peu près sûr que des fans lyonnais, parisiens ou ligériens viendraient voir et célébrer la chose.
Tout ça en profitant de deux choses formidables. La première c’est le lieu : la campagne est belle, et la bouffe vraiment excellente. La deuxième c’est cette satisfaction particulière d’être où on ne vous attends pas et d’avoir créer quelque chose de nouveau, d’un peu absurde mais innovant et rigolo.
Et puis après avoir baché Renaison, il serait élégant et beau-joueur de venir non ?
L.
(1) je ne vous fais pas l’insulte de vous dire lequel ; il commence par Gh.