Ah ! Combien de temps s'était-il écoulé depuis la dernière mesure sortie du chapeau par les brontosaures du Sénat ?
Cette fois, pour revitaliser les centres-villes et les centres-bourgs en souffrance commerciale, le Sénat souhaite taxer les livraisons d'achats en ligne, sur la base d'un système forfaitaire. La mesure a été adoptée à 288 voix pour et 0 contre.
Un plébiscite, vous dis-je !
Alors oui : les centres urbains sont exsangues, les commerces flanchent : sur Lille, on est à 35~45% de chiffre d'affaire en moins par rapport à 2017, les prévisionnels et exercices comptables sont désormais calculés par trimestres et non plus à l'année pour permettre de déposer le bilan plus vite, et les magasins "brick & mortar" ne vendent plus rien.
Mais où ira cette taxe ? Dans l'escarcelle des mairies ? Dans la poche des commerçants ? Rien ne semble l'expliquer clairement. Si c'est pour dissuader les consommateurs, je crois qu'ils se mettent le doigt dans l’œil.
Quant à la volonté initiale de rééquilibrer la concurrence avec les magasins physiques, à quel moment doit-on rire ? Hormis les librairies spécialisées et les magasins de musique qui savent encore faire leur métier correctement, qui peut s'asseoir à cette table et dire "j'ai autant de références que le web, disponibles immédiatement" ?
Aller à la Fnac pour m'entendre dire que le bouquin que je souhaite acheter sera soit livré dans huit semaines, soit celui en consultation dans le rayon (corné et sale), c'est non.