@aymeric je ne peux que être d’accord avec toi, ici. Le problème de notre perception, c’est le fond ; c’est la pensée que le masculin est supérieur au féminin en termes biologiques.
Une fois que cette pensée aura été changée, cela découlera automatiquement sur le langage parlé et écrit.
Cependant, s’attaquer à la forme ne me parait pas être la solution car ce serait comme dire : « La société crée une différence entre masculin et féminin ? Alors neutralisons cela et ne différencions plus les individus, cela forcera un changement de mentalité ! »
Eh bieeeeeeeen… Biologiquement parlant, c’est juste impossible. La poitrine, la répartition musculaire et graisseuse, les organes génitaux… Les différences sont là sur la forme et elles sont immuables. On ne peux pas faire semblant de ne pas les voir juste parce que, au contraire ! Il faut embrasser ces différences et se rendre compte qu’il n’y a pas une caractéristique à privilégier par rapport à l’autre.
Pour le langage, c’est pareil. On distingue deux genres car ils sont morphologiquement différents, et ce n’est pas du tout un soucis sur la forme.
Le problème, c’est que quelques benêts ont rajouté des définitions de supériorité car ils ont voulu mélanger leur idéologie sociétale bancale au système linguistique. C’est le fond.
@lismel l’argument n’est pas vraiment sur la complexité, mais sur le fait que pour la première fois dans l’histoire du français courant, le langage écrit ne serait plus relié au langage parlé. Sur certaines phrases utilisant les points médiants, les mots ne se prononcent pas du tout tels quels sans avoir a utiliser des périphrases non écrites.
« Ces agriculteur·rice·s étaient de bon·ne·s travailleur·euse·s. »
Il y a 6 mots écrits, mais le seul moyen de prononcer cette phrase de manière correcte serait :
« Ces agricultrices et agriculteurs étaient de bonnes travailleuses et de bons travailleurs. » (avec ordre masculin-féminin ou féminin-masculin selon le bon vouloir de l’orateur).
12 mots.
Pour pouvoir prononcer une phrase écrite utilisant les points médiants plutôt simple, il a fallu doubler le nombre de mots.
On n’est pas dans la complexité langagière, on est dans la dissociation totale entre écrit et parlé, et ça c’est quelque chose qui est très lourd de sens.
@lismel et @Pomme : Excellent point soulevé ! Mais une fois encore, ce n’est pas du fait de la langue, mais plutôt de l’implication et des mœurs sociales et sociétales.
Pendant si longtemps on entendait des « Sage-femme et infirmière ne sont pas des métiers pour les hommes ! » ou « Pompier, c’est un métier de mec ! »
Ce n’est pas uniquement de la linguistique ici, à mon sens (infirmière/infirmier, pompière/pomper et le plus récent sage-femme/maïeuticien. Les équivalents aux deux sexes existent).
Mais pendant longtemps, les femmes avaient plus difficilement accès à une haute éducation ou étaient sous pressions sociales/sociétales de devoir être « maternelle, fragile et délicate ». Difficile dans de telles conditions de devenir médecin sans études adaptées ou de devenir pompière quand l’ensemble de ta famille ou tes amis te regardent de travers.
Le soucis actuel : malgré le fait que la donne a changé ou est en train de changer (pour le mieux, j’espère), on continue de véhiculer encore et toujours ces mêmes idées archaiques…